Le Maroc est au centre d’un nouveau rapport du groupe international de conseil aux entreprises Deloitte. La société examine la stratégie du Maroc pour renforcer l’économie nationale face à une récession mondiale. Dans ce rapport du leader mondial de l’audit et des services professionnels, les analystes économiques Emmanuel Gadret, Mehdi Serghini et Alexandre Kateb examinent les plans complets et les « mesures majeures » que le Royaume a mis en oeuvre au milieu de la crise du Covid-19.

Les analystes citent le rapport annuel de la Banque Mondiale, qui a qualifié la stratégie économique du Maroc et sa réponse à la brutalité de la pandémie de « rapide et décisive ». Le rapport énumère le développement des infrastructures nationales du Maroc dans le cadre de ses réalisations avant et pendant la pandémie. Les améliorations apportées aux routes, aux chemins de fer et aux ports du pays ont contribué à faciliter son commerce. Couplées aux nouveaux accords commerciaux signés avec les États-Unis, l’UE, la Turquie, l’Égypte et la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), ces décisions ont contribué à donner au Maroc un « amortisseur économique » alors que l’activité économique ralentissait dans la plupart des pays.

« Il reste désormais au Maroc à adjoindre aux chantiers déjà ouverts ceux, critiques, de la réforme de la justice et de l’éducation, afin de pouvoir transformer l’essai et passer du statut de « champion de la résilience » à celui de nouvelle puissance économique régionale », affirme le rapport après avoir détaillé les pistes de renforcement de la résilience économique à court et moyen terme.

Les analystes ont mis en avant la nouvelle ambition réformatrice du Royaume, déclenchée par la séquence pandémique. Cette ambition repose sur « un nouveau contrat social porté par l’universalisation de la protection sociale, la digitalisation comme réponse à la crise et catalyseur de la transformation post-crise, et un choc de simplification et de modernisation de l’Etat ». Ils ont également cité le Fonds Monétaire International (FMI), qui a salué le Royaume comme faisant « le bon choix pour ses citoyens ».

« L’économie marocaine a été l’une des plus dynamiques à s’ajuster et s’adapter face aux contraintes mais aussi aux opportunités posées par la crise liée à la pandémie du nouveau Coronavirus », a précisé le directeur général du département MENA et Asie centrale du FMI, Jihad Azour. Tout en énumérant les problèmes socio-économiques majeures auxquels le pays devrait encore s’attaquer, notamment la faible participation des femmes à l’emploi, les disparités socio-économiques entre les régions et l’accès inégal aux ressources, le rapport décrit le climat des affaires au Maroc comme ayant fait des « progrès manifestes ». Les analystes ont attribué une partie importante de ces progrès au fait qu’ils avaient commencé avec le couronnement du Roi Mohammed VI, et aux nombreuses initiatives de réforme adoptées sous Son règne. Les experts ont qualifié ces réformes d’« anticipatrices », ajoutant qu’elles ont contribué à la résilience du Maroc face aux chocs exogènes et endogènes.

Dans ce sillage, le Nouveau Modèle de Développement à l’horizon 2035, avec un plan de relance à moyenterme (2025), ont vu le jour en réponse à la crise, ont rappelé les analystes de Deloitte, précisant que les deux solutions ont consisté à articuler des mesures de stabilisation et de soutien à court terme pour compenser la chute de l’activité, de l’emploi et des revenus (2020-2021) L’engagement du Royaume en faveur de l’énergie verte et de la durabilité a également été souligné comme une réussite pour le pays.

Les analystes ont noté que cela indiquait l’engagement du Maroc à lutter contre les futurs problèmes mondiaux tels que la pollution et le changement climatique.

« Le Maroc s’est résolument engagé dans la transition verte et le développement durable ». Parmi les défis qui restent à relever, le rapport souligne la prévalence des rentes dans des secteurs non soumis à la concurrence internationale et l’accès inégal des entrepreneurs aux ressources matérielles et immatérielles. La transformation structurelle, la réduction de la polarisation sociale et régionale, le développement du capital humain et la libéralisation des initiatives, sont également les défis majeurs à relever par le Maroc, d’après les analystes.