Le Maroc a réitéré, mardi à Oslo, son soutien « constant » et « total » aux principes de financement et aux objectifs humanitaires de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, faisant de son adhésion à cet instrument international un objectif stratégique.

Intervenant devant les participants à la quatrième Conférence d’Examen de la Convention d’Ottawa, qui se tient du 25 au 29 novembre, l’ambassadeur du Maroc en Norvège Lamia Radi a affirmé que « le Maroc, qui a signé et ratifié tous les instruments juridiques internationaux relatifs au désarmement, a fait de l’adhésion à la Convention d’Ottawa un objectif stratégique ».

La diplomate a souligné que le Maroc, bien que non-signataire de la Convention d’Ottawa, la considère « avec un intérêt particulier et souscrit pleinement à ses principes de financement et à ses objectifs humanitaires », tout en soutenant que le Maroc a participé activement au processus d’élaboration de la Convention et à toutes les réunions connexes.

Le Maroc participe activement, en tant qu’Etat observateur, à toutes les réunions des États parties à la Convention et entretient des relations constructives et transparentes avec les présidents de l’Assemblée des États parties ainsi qu’avec l’unité d’appui à la mise en œuvre de la Convention, a-t-elle ajouté.

Dans ce cadre, Mme Radi a fait observer que l’engagement du Maroc dans l’élimination des mines antipersonnel a été mis en évidence par le vote du Maroc en faveur de différents projets de résolution sur la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa et présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies, relevant que cette position illustre le soutien constant et total du Maroc aux principes humanitaires énoncés dans cette Convention, ainsi que le profond attachement du pays à ses engagements en matière de désarmement.

Selon la diplomate, la mise en oeuvre des dispositions de la Convention d’Ottawa s’illustre par le fait que « le Maroc n’a jamais produit, exporté ou transféré de mines antipersonnel et a cessé de les importer et de les utiliser bien avant l’élaboration de la Convention », ajoutant que depuis 2006, le Maroc soumet régulièrement et volontairement un rapport national sur la transparence conformément à l’article 7 de la Convention, dont le dernier couvre l’année 2018.

Elle a également assuré que, conformément à l’article 3 de la Convention, les mines entreposées servent uniquement à la formation, en particulier au déminage, d’autant plus que les mines de la ligne de défense sont cataloguées et surveillées selon des plans de pose préétablis tenus par des unités du génie militaire, précisant que ces mines ont été placées bien avant l’entrée en vigueur de la Convention d’Ottawa et seront éliminées dès que le conflit régional artificiel imposé au Maroc sera résolu.

A cet égard, Mme Radi a expliqué que la question des mines et des vestiges de la guerre dans les provinces du sud du Maroc est due en grande partie aux séparatistes du « polisario » qui se sont lancés aveuglément et volontairement dans la propagation de dispositifs meurtriers multiples et variés sur tout le territoire du Sahara marocain.

Et de conclure que l’adhésion du Maroc à la Convention est « momentanément retardée en raison de la seule question liée au règlement du différend régional sur le Sahara marocain et au rétablissement de la pleine intégrité territoriale du Maroc ».

Le Maroc participe à ce sommet mondial de cinq jours par une délégation conduite par Mme Lamia Radi et comprenant des représentants du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et de l’Etat-Major de la Zone Sud des Forces Armées Royales (FAR).

Organisée par le ministère norvégien des Affaires étrangères, cette conférence réunit 700 délégués du monde entier pour faire le bilan des réalisations accomplies depuis le sommet de Maputo et convenir d’un nouveau plan d’action quinquennal pour un monde sans mines.