L’Europe va perdre « entre 5 et 6% » de PIB si le confinement dure deux mois, a estimé le commissaire en charge du Marché intérieur, affirmant qu’une sortie de crise ne sera possible que par une solidarité « sans faille » entre les Etats européens, mais aussi entre les continents.


Dans un entretien dimanche au journal « Le Parisien », Thierry Breton évoque l’impact économique de la crise du coronavirus et ses conséquences sur les pays européens qu’il a appelés à mettre en place des plans de relance industrielle massifs.


Les conséquences économiques de la crise sanitaire du coronavirus seront « très sévères » pour l’Europe a prévenu le commissaire en charge du Marché intérieur, indiquant qu’un mois de confinement fera perdre « entre 2,5 et 3% de PIB et entre 5 et 6% avec deux mois de confinement ».


« Ma priorité absolue est de maintenir en vie les entreprises. En 2008, l’Europe avait mis plus d’un an à réagir à la crise financière. Là, en l’espace d’une semaine, la Commission européenne a donné la flexibilité aux Etats pour intervenir directement, s’est exonérée du Pacte de stabilité et de la règle des 3 % de déficit et la Banque centrale européenne a mis immédiatement sur la table 750 milliards d’euros », a-t-il indiqué.


Il a appelé, dans contexte, chaque Etat membre de l’Union européenne « à proposer des plans de relance industrielle de l’ordre de 10% de leur PNB ». « Au total, ça pourrait atteindre 1600 milliards d’euros », indique-t-il.


Dans cet entretien, Thierry Breton s’est prononcé de nouveau en faveur de la création d’un « fonds européen de relance qui émette des obligations à long terme offrant un financement accessible à tous » afin qu’aucun pays ne soit « laissé au bord de la route ». 


« Il y aura un avant et un après, c’est évident », a encore assuré le commissaire européen. Néanmoins, « il est hors de question de remettre en cause nos accords de libre-échange, parce que c’est dans ce monde que nous vivons et que c’est aussi grâce à ces échanges que nous surmonterons cette crise », affirme-t-il.


Pour le commissaire européen au Marché intérieur, la sortie de crise ne sera possible que par une solidarité sans faille entre les Etats européens, mais aussi entre les continents.


« L’impact de cette crise sur l’économie sera très lourd et pour y faire face, la solidarité est le maître mot. Solidarité sans faille entre les Etats européens, entre les continents, aussi avec la Chine et, demain, peut-être avec les Etats-Unis. Et évidemment l’Afrique », a-t-il affirmé.