D’après le ministère espagnol du Travail, cette décision est notamment motivée par le fait que Glovo a employé des livreurs comme travailleurs indépendants.

Cette nouvelle amende porte à 205 millions d’euros le montant total des sanctions imposées ces derniers mois par l’Inspection du travail espagnole à la plateforme, propriété depuis l’été dernier du groupe allemand Delivery Hero, rapporte l’AFP selon le ministère.

La majeure partie de cette nouvelle amende de 57 millions d’euros a été décidée en raison d’irrégularités dans l’embauche de 7.000 coursiers à Madrid, employés comme travailleurs indépendants alors qu’ils auraient dû être considérés comme des salariés, d’après l’Inspection du travail.

Mais Glovo a été également sanctionnée pour avoir fait travailler près de 800 livreurs de nationalité étrangère en situation irrégulière, par conséquent sans permis de travail, selon le ministère, engagé depuis plusieurs mois dans un bras-de-fer avec les plateformes de livraison.

« Aucune entreprise grande ou petite ne doit rester hors la loi en Espagne », a justifié la ministre communiste du Travail Yolanda Diaz, interrogée par des journalistes. « J’espère et je souhaite » que désormais Glovo « applique » la loi, a-t-elle insisté.

Le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a fait adopter en mai 2021 une réforme du code du travail afin d’introduire une « présomption de salariat » pour tous les coursiers utilisant les applications de livraison comme Uber Eats, Glovo ou Deliveroo.

Ce texte, baptisé « loi Rider », a entraîné l’embauche de milliers de coursiers jusqu’alors considérés comme « indépendants », mais s’est heurté aux réticences de certaines plateformes, notamment Glovo, accusée par ses détracteurs de contourner la réforme.

Contacté par l’AFP, Glovo a assuré que les faits qui lui étaient reprochés par l’Inspection du travail étaient « antérieurs à l’entrée en vigueur » de ce texte et précisé qu’elle allait déposer un recours contre la décision de l’Inspection du travail.

« La sanction proposée fait référence à un modèle de fonctionnement qui n’existe plus en Espagne » et « il n’y a pas de rapport de l’inspection du travail ni aucune sorte de décision judiciaire sur le nouveau modèle actuellement en vigueur en Espagne », a précisé la plateforme.

Suite à l’adoption de la « loi Rider », Glovo avait annoncé qu’elle allait salarier les livreurs travaillant pour ses supermarchés en ligne, mais que les livreurs de repas resteraient indépendants sur la base d’un nouveau statut censé renforcer leur autonomie.

Les deux principaux syndicats espagnols, UGT et CCOO, avaient alors saisi l’inspection du travail.

(Avec AFP)