Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé, le 31 mars, le troisième Prêt de Politique de Développement (PPD) de 450 millions de dollars dont l’objectif est de développer l’inclusion financière et numérique, en complément des deux financements précédents.

Cette série de projets de financement, est-il expliqué dans un communiqué, appuie le gouvernement du Maroc dans la mise en œuvre des réformes visant à améliorer l’inclusion financière, l’entrepreneuriat numérique et l’accès des particuliers et des entreprises aux infrastructures et aux services numériques. 

« Ce troisième financement s’inscrit dans les recommandations du Nouveau Modèle de Développement (NMD) qui souligne la nécessité d’un changement de paradigme visant à promouvoir une croissance inclusive et tirée par le secteur privé afin d’améliorer les services publics et de réduire les disparités sociales et géographiques », explique Jesko Hentschel, Directeur Pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale.

 Et d’ajouter: « Le gouvernement du Maroc a commencé à mettre en œuvre ces recommandations en numérisant les programmes de protection sociale, en soutenant le financement participatif et les instruments non bancaires pour les entreprises innovantes, et en numérisant la passation des marchés publics pour améliorer l’accès des PME aux contrats publics. » 

Ce troisième financement consolide les réformes initiées par le Maroc en faveur de l’inclusion financière en améliorant l’accès des populations rurales, des femmes, des jeunes, et des entrepreneurs numériques à une gamme variée de services financiers, en diversifiant les instruments financiers mis à disposition des entreprises jeunes et innovantes afin d’encourager la création d’emplois. 

« Ces réformes incluent un nouveau régime juridique pour les institutions de microfinance qui leur permet de recevoir des dépôts et d’étendre leur portée, mais aussi des réglementations permettant de développer la micro-assurance, et une nouvelle loi sur les bureaux de crédit pour le traitement des données non financières afin que les personnes non bancarisées puissent bénéficier d’un historique pour accéder au crédit », ajoute Caroline Cerruti, Spécialiste principale du secteur financier, et coresponsable du Programme à la Banque mondiale. 

« Les réformes impliquent également la mise en œuvre de la gestion et des paiements numériques pour le plus grand programme de transfert monétaire du Maroc, Tayssir, qui procure des subventions à 3 millions d’écoliers et contribue à poser les bases de la réforme de la protection sociale. », indique la même source.

Le secteur de la microfinance évoluera du statut d’associations à but non lucratif à celui d’institutions de dépôt développant ainsi leurs sources de financement et proposant une large gamme de produits d’épargne et de crédit aux femmes et aux populations rurales. Actuellement, le nombre de bénéficiaires est largement inférieur à l’objectif de 1,8 million de personnes en 2023 et de 3 millions en 2030, définis dans la Stratégie nationale d’inclusion financière du Maroc. 

Ce PPD soutient par ailleurs l’entrepreneuriat numérique et les MPME innovantes. « Le PPD propose de nouveaux instruments de financement qui profitent aux MPME – parfois considérées comme trop risquées pour les banques traditionnelles – y compris le financement participatif (ou crowdfunding) pour les nouvelles entreprises, le capital-investissement pour les entreprises innovantes et à fort potentiel et les fonds de dette qui mobilisent les investisseurs institutionnels pour financer les PME existantes», précise Cyril Desponts, Économiste et coresponsable du Programme à la Banque mondiale. 

La révision de la loi sur le capital-investissement soutiendra les efforts du gouvernement pour moderniser et décarboner l’économie par le biais du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, qui lèvera et investira des fonds de capital investissement. Cette réforme, tout comme l’introduction d’un cadre réglementaire pour les fonds de dette, est aussi soutenue par le Programme Conjoint sur les Marchés de Capitaux (JCAP). 

Le Groupe de la Banque mondiale considère l’inclusion financière et numérique comme un facteur clé de la réduction de l’extrême pauvreté et de la promotion d’une prospérité partagée.