Construire une industrie cinématographique solide passe inévitablement par une organisation cohérente du secteur et une bonne gouvernance, conjuguées avec une professionnalisation des métiers du cinéma. C’est dans ce sens que s’inscrit la confection du projet de loi relatif à l’organisation de l’industrie cinématographie, soumis actuellement par le secrétariat général du gouvernement à l’étude et au recueil de commentaires.

L’atteinte desdits objectifs, est-il souligné dans la note de cadrage du projet de loi, est conditionné par l’octroi au Centre cinématographie marocain (CCM) de nouvelles attributions notamment dans le champ audiovisuel, mais aussi l’organisation du secteur et l’optimisation de sa gestion dans le sens de la professionnalisation.

Parmi les nouveautés apportées par ce projet de loi, figure un volet dédié aux industries techniques et créatives cinématographiques, dans la mesure où chaque entreprise opérant dans cette branche sera contrainte de déclarer sa création au CCM avant l’entame de ses activités.

Le texte instaure également un «label studio», qui sera octroyé aux studios de tournage, ou de son ou films et studios, ainsi que les sociétés de location des équipements, qui remplissent les normes fixées par un texte organique.

Dans le registre de l’exploitation cinématographique, le projet de loi propose une classification en trois catégories, selon un cahier des charges à définir par le CCM. De même, il apporte de nouvelles obligations relatives à la programmation des productions marocaines dans les salles de cinéma, en fonction du nombre d’écrans disponibles.

Pour ce qui est des festivals et autres manifestations cinématographiques et audiovisuelles, leur organisation serait soumise à un accord préalable délivrable par le CCM, leur classification restant à définir en vertu d’un texte organique.

Ce n’est pas tout : le projet de loi du département de Mohamed El Mehdi Bensaid prévoit aussi un mécanisme chronologique de projection des œuvres cinématographiques sur les différents canaux audiovisuels, après l’arrivée à terme de la période de leur projection dans les salles de cinéma, afin de protéger les droits financiers des producteurs.

On apprend aussi que le projet de loi instaure des commissions régionales du film, qui serviront de passerelles entre les producteurs et le CCM et les autorités et collectivités territoriales et les prestataires de services. Finalité : garantir une promotion territoriale auprès des producteurs en quête de lieux et équipements de tournage.

Et le volet financier n’est pas en reste, puisque le projet de loi dispose d’un volet dédié au financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, intégrant ainsi de nouvelles catégories de branches bénéficiaires, en plus de celles déjà stipulées par la réglementation en vigueur.