L’Action de coopération sud-sud en matière de migration, une initiative qui vise à renforcer la coopération sud-sud dans ce domaine entre le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal, avec l’appui de l’Union européenne, a été lancée à Tanger en présence de représentants des pays concernés et des partenaires internationaux.

L’action, dont la mise en oeuvre s’étale jusqu’à décembre 2021, vise à faciliter et promouvoir le partage d’expériences et le transfert de pratiques en matière de migration entre les parties prenantes institutionnelles, administratives et non-gouvernementales des quatre pays.

Il s’agit d’apporter des réponses concrètes et multilatérales renforcées aux différents défis que représente la mobilité transnationale et la gouvernance des questions de la migration entre ces pays, afin de favoriser une migration régulière et respectueuse des valeurs humaines dans la sous-régions de l’Afrique de l’Ouest.

L’initiative bénéficie du soutien du Fonds fiduciaire d’Urgence de l’Union européenne (FFU) et du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).

Elle prévoit la mise en oeuvre d’actions conjointes touchant la migration et le développement sous l’aspect de politiques et pratiques de mobilisation des diasporas, aux niveaux national, régional et local, l’accès aux droits des migrants et la mobilité sud-sud dans une approche triple gagnante.

“Cette action intervient en application des orientations du Roi Mohammed VI concernant le renforcement et l’élargissement de la coopération avec les pays africains en matière de migration”, a déclaré à la presse Jaouad Dequiuec, directeur de la coopération, des études et de la coordination sectorielle au ministère délégué auprès du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration (MDCMREAM).

Il s’agit de mettre en place un programme “intégré pour la gestion et la gouvernance de la migration” dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest sur les années à venir, a-t-il précisé, faisant remarquer que c’est le premier programme du genre en Afrique.

Intervenant à la cérémonie de lancement, l’ambassadeur du Sénégal au Maroc, Ibrahim Al Khalil Seck a souligné que “les solutions adéquates et pertinentes seront celles collectivement conçues et partagées par tous”, ajoutant qu’aucun Etat ne peut concevoir, à lui seul, une solution “efficace, définitive ou transposable”.

Pour sa part, le Directeur général des Ivoiriens de l’extérieur au ministère des Ivoiriens de l’Extérieur et de l’intégration africaine, Konate Issiaka, a appelé à réfléchir aux moyens de pérenniser ce processus à travers un ancrage dans les institutions de chacun des pays, à être inclusif en faisant participer la société civile et les représentants de la diaspora et à opter pour les actions “concrètes dont les résultats seront visibles et mesurables”.

Il a souligné que ce programme établit une fois de plus “le leadership du Roi Mohammed VI, qui a été un grand leader de l’Afrique sur le plan de la migration, et qui montre, une fois de plus le chemin à suivre sur la question efficace du traitement de la migration”.

Pour Boulaye Keita, représentant du ministère des Maliens de l’extérieur, cette action contribuera à la mise en oeuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières adopté au Maroc.

L’ambassadeur d’Allemagne au Maroc, Götz Schmidt-Bremme, a souligné, de son côté, la nécessité de se défaire de “l’eurocentrisme de la migration”, notant que 75% des migrants africains restent en Afrique, appelant les pays européens à soutenir cette initiative “essentielle pour l’avenir de l’Afrique”.