L’utilisation de l’argent liquide repart de plus belle d’une année à l’autre affichant une croissance à deux chiffres (+10%) pour un encours qui a atteint 372 milliards de DH en 2022. Cela équivaut, en volume, à 2,5 milliards de billets et 3,1 milliards de pièces de monnaie.

La demande de cash a repris de plus belle en 2022. L’augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire s’est élevée à 19,5 MMDH durant le deuxième et troisième trimestre. Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, cette hausse s’explique notamment par l’effet des évènements et fêtes religieuses ainsi que par celui des vacances scolaires.

Cette progression s’est accentuée lors du dernier trimestre 2022 se chiffrant à 11,8 MMDH. Un pic occasionné par les réformes fiscales en faveur des entreprises individuelles, ainsi que par le déploiement du programme de subventions accordées par les autorités aux secteurs du transport routier et du tourisme. Le ratio de la circulation fiduciaire rapporté au PIB, pour sa part, s’est établi à 27% contre 29% constatée en 2021.

Tendance haussière des billets et pièces en circulation

S’inscrivant dans cette tendance haussière, les billets de banque marocains (BBM) ont progressé, à la fois en volume et en valeur, respectivement à 2,5 milliards de billets pour un encours de 368 MMDH. La coupure de 200 DH reste indéniablement la plus usitée, puisque sa part dans les billets en circulation a gagné un point à 75% en 2022.

Ce renforcement s’est effectué au détriment de la coupure de 100 DH, dont la contribution est revenue de 24 % à 23%. En ce qui concerne les pièces de monnaie en circulation, elles ont progressé de 3,1% en volume, s’élevant à 3,1 milliards de pièces, et 4,1% en valeur, soit l’équivalent de 4 milliards de dirhams.

Nette hausse des approvisionnements en billets

Pour faire face à la hausse de la demande de cash, BAM a augmenté de 13% l’approvisionnement en billets des banques de la place. Ceci dit la tendance est à la baisse puisque le rythme de progression était de 18% par rapport à l’année de la crise sanitaire et de 26% comparativement à la moyenne des trois dernières années avant la crise de 2020. L’institut d’émission explique ce ralentissement par les opérations de recyclage des BBM, qui ont été sensiblement impactées en 2020 par les restrictions sanitaires.

Pour leur part, les approvisionnements en monnaie métallique ont accusé une baisse de 4% en 2022 par rapport à 2021. Ils se sont établis à 373 millions de pièces, et ont été servis à hauteur de 25% par Bank Al-Maghrib et 75% par les centres privés de tri (CPT). Bank Al-Maghrib a procédé, notamment, à l’émission de 94 millions de pièces neuves, en hausse de seulement 4% par rapport à 2021 contre 34% entre 2020 et 2021. Quant aux versements, ils se sont stabilisés aux alentours de 2 millions de pièces.

Faux monnayage

En dépit de l’augmentation de la circulation fiduciaire, force est de constater que la contrefaçon faiblit. Elle poursuit sa tendance baissière entamée au cours des cinq dernières années. Le taux de faux monnayage a, ainsi, reculé de 5,3 billets pour chaque million de billets en circulation en 2018 à 3,3 en 2021 et à 2,9 en 2022. Concrètement, le nombre de faux billets enregistré en 2022 a nettement reculé, se fixant à 7.372 faux billets.

Dans le détail, le nombre de faux billets marocains s’est limité à 7.090 unités, représentant l’équivalent de 963.080 DH. S’il est le plus usité, le billet de 200 DH est également le plus plébiscité auprès des faux monnayeurs même si sa part a baissé à 52%.

Les coupures de 100 DH et de 20 DH ont augmenté chacune de 5 points de pourcentage, pour s’établir respectivement à 24% et 13% Quant à la coupure de 50 DH, sa part n’a pas connu de changement notable, se situant aux alentours de 11%. Pour ce qui est des faux billets de banques étrangers (BBE), leur part est quasi insignifiante (433 billets) même si la part de l’euro est la plus importante.

Ahmed Ibn Abdeljalil