La tendance baissière du cours de l’or observée au cours des dernières semaines a été rompue depuis quelques jours. En effet, depuis le pic à 2.063 dollars l’once, enregistré au début du mois de mai dernier, les cours se sont contractés pour se situer dans la zone des 1.900 dollars l’once. Pour rappel, sur le mois de juin, l’or a accusé une légère baisse de 2,09%, selon un analyste financier de la place. En glissement annuel, la baisse observée est de l’ordre de 6,20% à la date du 28 juin.
En revanche, la donne a changé ces derniers jours. Comme l’inflation privilégie la cote du métal jaune, le resserrement de la politique monétaire, à travers l’augmentation du taux directeur pour endiguer l’inflation, devrait voir le cours de l’or évoluer à la baisse. Ainsi, la réserve fédérale américaine (FED) a procédé, le 26 juillet dernier, à une nouvelle hausse de 25 points de base portant le taux directeur à 5,50%, le niveau le plus élevé depuis 2001. Cette nouvelle augmentation s’est répercutée, mais légèrement, sur la cote du métal précieux qui s’est maintenu au même niveau (aux alentours de 1.900 $ l’once).
Or, depuis quelques jours, la valeur de l’or a repris de l’éclat. Selon des spécialistes, les annonces faites durant la première quinzaine du mois d’août ont perturbé le marché. Le fait est que certaines sources aient évoqué la probabilité d’une baisse du taux directeur, chose qui favorise l’évolution du marché.
L’or est mis à l’épreuve, mais a le potentiel de se remettre, même si le président de la FED, Jerome Powell, a déclaré lors d’une réunion de banquiers aux États-Unis que le cycle de hausse des taux d’intérêt touchait à sa fin. Pourtant, les premiers indices laissent penser que les taux continueront à augmenter jusqu’à ce que l’inflation soit maîtrisée, ce qui pourrait signifier une nouvelle série de fluctuations du cours de l’or, qui est tiré vers le bas par les rendements réels attrayants des obligations d’État américaines.
Mais s’il prévoit une hausse des taux cette année, suivie d’une baisse l’année prochaine, la demande d’or pourrait bondir, les investisseurs se tournant à nouveau vers la valeur refuge par excellence, le prix de l’or repassant la barre des 2.000 dollars l’once qu’il avait atteint pas plus tard qu’à la mi-mai.
Néanmoins, à partir de la semaine du 22 août, la valeur de l’or commence à reprendre crescendo. Au 21 août, l’once valait 1.923 $ pour atteindre à la date d’aujourd’hui 1.964 $. Toutefois, un autre facteur a contribué à cette évolution, il s’agit du lancement des BRICS. Pour l’analyste financier c’est dû au fait que les pays membres veulent «dédollariser» la monnaie d’échange internationale en investissant massivement dans l’or.
Ces derniers veulent ainsi créer une monnaie basée sur l’or pour concurrencer et mettre fin à l’emprise du dollar dans les échanges commerciaux internationaux. De ce fait, depuis l’annonce officielle de la composition des BRICS, les traders ont d’ores et déjà commencé à spéculer sur l’or.
Pour l’analyste, à ce rythme le cours suivra une courbe ascendante d’ici le mois de septembre pour dépasser la barre des 2.000 $ l’once. «Si les pays membres des BRICS mettent leur plan à exécution, la valeur de l’or atteindra des sommets jamais connus auparavant et deviendra ainsi la valeur refuge par excellence. Seule la contraction des politiques monétaires peuvent freiner cette envolée», estime l’analyste.
Certaines banques centrales aspirent à une valeur dépassant les 4.000 $ l’once dans cinq ans. Toujours concernant le rebond enregistré durant cette période, d’autres analyses estiment que le léger repli des taux obligataires de long terme a profité au cours de l’or. Par ailleurs, le pétrole a également son lot d’influence sur le métal jaune.
À noter que le prix de l’once d’or au Maroc est de 19.539,73 dirhams. Le prix du gramme d’or est de 628,29 DH pour le 24K, de 575,93 DH le 22K et de 471,22 DH le 18K. Dans les magasins d’or, le prix de vente est de 631,49 DH le gramme 24K, de 578,87 DH pour le 22K, de 552,56 DH le 21K et de 473,62 DH le 18K.
Maryam Ouazani
