En pleine crise du secteur aérien, la compagnie Air France a décidé d’accélérer la fin de l’exploitation de sa flotte d’Airbus A-380 car trop chers, trop polluants et pas assez rentables.
Après des semaines d’une activité presque à l’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19, Air-France-KLM a annoncé, ce mercredi, «l’arrêt définitif » de l’exploitation du plus gros avion commercial d’Airbus, deux ans et demi avant la date prévue.
Déjà au sol, les neuf avions de la flotte «n’effectueront plus de vols commerciaux », a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué relayé jeudi par les médias de l’Hexagone.
Selon Air France, ce retrait s’inscrit dans une «simplification de la flotte » en cours, qui doit la rendre « plus compétitive », avec « des avions plus modernes, plus performants et dont l’empreinte environnementale est considérablement réduite ».
En juillet 2019, le transporteur franco-néerlandais avait indiqué que, pour des raisons de rentabilité de l’appareil, plus gourmand en kérosène et plus polluant que les dernières générations d’avions long-courriers, il allait cesser de faire voler le géant des airs à la fin de 2022.
« Avec ses quatre réacteurs, l’A380 consomme 20 % à 25 % de carburant en plus par siège que les appareils long-courriers de nouvelle génération et émet plus de CO2 », avait expliqué le groupe.
Les conséquences économiques de l’épidémie de Coronavirus ont lourdement impacté le groupe Air France-KLM qui accuse une perte nette de 1,8 milliard d’euros au premier trimestre et affiche des perspectives « très sombres » jusqu’au troisième trimestre.
Le transporteur aérien franco-néerlandais, qui doit recevoir une aide de 7 milliards d’euros de l’Etat français conditionnée à un respect de l’environnement, anticipe un effondrement de 95% pour le deuxième trimestre et de 80% au troisième.
Le groupe, qui prévoit une lente reprise de l’activité à l’été 2020, avec la levée progressive des restrictions aux frontières, annonce pour 2021 « un repositionnement de la flotte incluant une réduction structurelle de la capacité d’au moins -20% » par rapport au niveau d’avant crise de 2019.