Après un nouveau revers au parlement britannique qui a rejeté lundi soir la tenue d’élections anticipées le 12 décembre, le Premier ministre Boris Johnson tentera à nouveau ce mardi de convoquer des élections législatives ce mois même, dans une dernière tentative de mettre fin à la crise du Brexit.

Le Premier ministre n’a pas réussi lundi à obtenir les votes des deux tiers des députés dont il avait besoin pour lancer des élections générales en vertu des lois en vigueur, après une large abstention des partis d’opposition.

La motion du gouvernement a échoué, avec 299 voix, à recueillir les deux-tiers des voix requises, soit 434. Mais le locataire du 10 Downing Street a annoncé qu’il déposerait mardi au vote, un projet de loi, qui modifierait la loi en vigueur, afin de tenir un scrutin le 12 décembre, comme voulu.

Pour ce plan, le Premier ministre n’aurait besoin que d’une majorité simple, de sorte qu’une élection puisse être réalisée avec le soutien des Libéraux démocrates ou du parti national écossais (SNP).

Alors que le premier ministre britannique avait promis une sortie de l’UE à tout prix le 31 octobre, assurant préférer être « mort au fond d’un fossé » plutôt que demander un nouveau report, l’Union européenne a accepté lundi de repousser le Brexit de trois mois jusqu’au 31 janvier, à moins que l’accord de retrait conclu il y a une dizaine de jours à Bruxelles ne soit approuvé par le parlement britannique d’ici là.

« Nous ne permettrons pas que cette paralysie se poursuive et, d’une manière ou d’une autre, nous devons procéder directement à des élections », a lancé lundi M. Johnson à la Chambre des communes.

« Le gouvernement annoncera la présentation d’un bref projet de loi pour les élections le 12 décembre, afin que nous puissions enfin organiser le Brexit. Cette Chambre ne peut plus garder ce pays en otage », a-t-il martelé.

Par contre, le dirigeant conservateur, « qui fournira un dernier effort mardi pour envoyer les Britanniques aux urnes avant Noël », pourrait être contrecarré par une dispute à propos de la date exacte des élections, estime mardi le quotidien The Times.

Selon la publication, le Premier ministre a accepté lundi l’offre d’élections anticipées présentée par les libéraux démocrates et le SNP, en échange de la promesse de renoncer à son accord sur le Brexit, négocié avec Bruxelles.

Les deux partis ont proposé de voter en faveur du projet de loi qui sera présenté par Boris Johnson, ce qui signifie que le Premier ministre « n’aurait besoin que d’une simple majorité à la Chambre des communes pour garantir des élections », d’après la même source.

Le président du Conseil européen Donald Tusk avait annoncé lundi que les Vingt-sept Etats membres de l’Union européenne ont donné leur aval pour un nouveau report « flexible » du Brexit jusqu’au 31 janvier 2020.

Il s’agit du quatrième report du Brexit, plus de trois ans après le vote de 51,9% des Britanniques en juin 2016 en faveur d’une sortie de l’UE. Ce retrait d’abord prévu le 29 mars a été déféré au 12 avril puis au 31 octobre.

Le nouveau report accordé lundi par l’UE prévoit une date butoir au 31 janvier mais avec la possibilité pour le Royaume-Uni de quitter l’UE au 30 novembre ou au 31 décembre en cas de ratification de l’accord de sortie avant ces échéances.