Les 13 et 14 septembre prochains, la Fédération nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales prévoit une grève. Le point avec Mohamed Kalai, président de la fédération, sur les raisons de ces protestations.

En réponse au gel persistant du dialogue social et ce qu’elle estime être des entraves aux libertés syndicales, la Fédération nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales et de la gestion déléguée, affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), annonce une grève nationale de deux jours les 13 et 14 septembre.

Ces fonctionnaires ne comptent pas s’arrêter là, puisque ces deux dates seront suivies d’un vaste programme de protestations étalé sur trois mois, annonce la fédération.

Sur le registre des doléances, la fédération exhorte le ministère de l’Intérieur à initier un dialogue sincère et constructif. Mohamed Kalai, président de la fédération, motive cette montée au créneau par le statu quo constaté dans le dialogue sectoriel et l’absence d’engagement réel en faveur de l’amélioration des conditions sociales et professionnelles des fonctionnaires des collectivités territoriales. «Les restrictions persistantes aux libertés syndicales et le ciblage direct des membres de l’Union marocaine du travail (UMT) sont également préoccupants», déplore le président.

Il ajoute que de nombreux dossiers sont en attente depuis des années, comme celui des diplômés n’ayant pas accédé aux échelons appropriés, ainsi que des rédacteurs administratifs lauréats des centres de formation administrative victimes d’injustices dues au décret de 2010. La situation des techniciens et des rédacteurs n’est pas davantage clarifiée. Les salaires bas dans le secteur sont préoccupants, selon le président, notamment pour la majorité des assistants administratifs et techniques percevant moins de 4.000 DH. Tandis que d’autres catégories ont bénéficié d’augmentations substantielles. Kalai estime que les raisons motivant l’ire des syndicalistes sont «légitimes sur le plan logique et juridique pour justifier les actions militantes que nous avons entreprises».

Les revendications portées par la Fédération nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales et de la gestion déléguée tournent aussi autour du respect des libertés syndicales. La réintégration des fonctionnaires licenciés pour leur engagement syndical et la garantie du droit des antennes locales du syndicat à obtenir leurs récépissés constituent des demandes cruciales pour restaurer l’équité et la justice dans le secteur. L’appel à mettre fin aux ponctions sur les salaires des grévistes souligne l’importance de respecter le droit à la grève, un élément essentiel des relations de travail.

Mais les fonctionnaires ne sont pas les seuls à taper du poing sur la table. En effet, au cours de cette semaine, la Coordination nationale des titulaires de certificats et diplômes des collectivités territoriales a annoncé à son tour une série de protestations par le biais de grèves. Une période de mobilisation est prévue du 13 au 28 septembre, accompagnée de discussions en vue de préparer une autre grève du 10 au 13 octobre.

Kenza Aziouzi