L’usine de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar devra atteindre une capacité de 40 millions m3 d’ici à 2021 avec l’entrée en service de son projet d’extension, ont assuré des responsables de ce site qui abrite d’importantes activités du groupe OCP, leader mondial des phosphates.

Cette plateforme industrielle est, actuellement, alimentée par la plus grande station de dessalement au Maroc avec une capacité annuelle de 25 millions m3, ont expliqué les mêmes sources au cours d’une visite, lundi, des médias nationaux à ce site, proche de la ville d’El Jadida.

Les besoins en eau des installations minières et industrielles vont passer de 63 millions m3 en 2010 à plus de 160 millions à terme, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une région comme le Grand Casablanca, a-t-on encore précisé.

En lançant sa stratégie de développement minier et industriel, le Groupe OCP a mis la préservation des ressources naturelles en tête de ses priorités, a fait remarquer Ahmed Mahrou, directeur général du site Jorf Lasfar.

L’optimisation des ressources hydriques s’opère dans toutes les étapes d’exploitation des phosphates, de l’extraction à sa valorisation industrielle, puisque l’enjeu majeur est d’allier rationalisation des ressources hydriques et satisfaction des besoins en eau desdites installations, a-t-il poursuivi. Au cours de la présentation de la stratégie adoptée en vue de garantir une gestion intégrée et durable des ressources hydriques, le directeur général a indiqué que le Groupe a mis en place un « Programme Eau » qui repose sur deux leviers : optimisation de l’utilisation de l’eau sur toute la chaîne de valeur (activités minières, transport, valorisation) et mobilisation des ressources en eaux non conventionnelles (eaux usées domestiques épurées et eaux de mer dessalées).

Le Groupe OCP investit dans le dessalement d’eau de mer pour couvrir la totalité des besoins additionnels requis par son développement industriel, sans aucune demande complémentaire en eaux conventionnelles, ont souligné les responsables du groupe.

La première phase de réalisation de cette station a nécessité un investissement de 850 millions de dirhams. En termes d’embauche, 56 postes ont été créés et un total de 80 emplois directs sera atteint à terme. En phase de construction, cette première partie a mobilisé 375.000 journées de travail, dont 93% de ressources locales. Le chantier a accueilli 37 entreprises sous-traitantes, dont 30 nationales, précisent la même source.

Jorf Lasfar est considéré comme le plus grand site au monde de valorisation de phosphate et dérivés, s’étendant sur une superficie de 1800 ha et regroupant un ensemble d’activités industrielles et portuaires ainsi que des infrastructures de stockage, de conditionnement et de manutention.

Pour assurer une capacité de traitement à la hauteur des ambitions du Groupe, l’usine de dessalement a été dotée de plusieurs unités techniques assurant chacune une fonction bien précise à savoir une unité de pompage d’eau de mer directement reliée au canal principal alimentant la plateforme de l’océan avec un débit de 7.500 m3 par heure, une station de dégrillage pour élimination des algues et impuretés supérieures à 3 mm ainsi qu’une unité de prétraitement d’eau de mer qui se base sur les principes de la coagulation, la floculation à air dissout et la flottation, un triple procédé permettant d’éliminer les matières en suspensions, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales.

L’usine comporte aussi une unité d’ultrafiltration pour éliminer les particules ultrafines (inférieures à 0,02 μm), une unité d’osmose inverse qui assure l’élimination des chlorures (à travers une hyper-filtration) composée de six trains comprenant six unités de pompage à haute pression (54-65 bars) et six systèmes de récupération d’énergie (échangeurs de pression permettant de récupérer plus de 60% de l’énergie électrique) et une unité de post-traitement assurant l’ajout de CO2 et de la chaux afin d’ajuster les caractéristiques requises pour l’eau potable.