Le Maroc est en passe de battre son record national pour atteindre un taux de donneurs de sang de 1% par rapport à la population générale, soit le taux minimum recommandé par l’OMS pour répondre aux besoins nécessaires en produits sanguins, a affirmé le directeur du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie (CNTSH), Mohamed Benajiba.

Le Royaume met les bouchées doubles cette année en vue de concrétiser cet objectif pour la première fois à la fin de 2019, a souligné Benajiba dans un entretien à l’agence MAP à l’occasion de la Journée mondiale du don de sang (14 juin), rappelant la mise en place à cet effet d’un projet ambitieux dit « Tous pour 1% » destiné à favoriser la promotion des dons de sang dans le but d’atteindre la proportion recommandée par l’OMS.

Dans cet esprit, tous les centres de transfusion ont été appelés à se mobiliser avec comme mot d’ordre « Tous pour 1% », en ayant recours à tous les moyens à leur disposition et en proposant chacun son programme de collecte et de promotion de dons de sang et en ciblant pour chaque Centre de transfusion un total de 363.377 donneurs de sang d’ici la fin de l’année, un chiffre largement suffisant pour frôler le 1pc recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, a précisé le directeur.

L’an dernier, la proportion des donneurs de sang rapportée à la population totale s’est située à 0,94%, soit 321.336 donneurs de sang, selon M. Benajiba qui y voit un chiffre honorable qui s’approche plus que jamais du seuil minimum de sécurité.

D’après les plus récentes statistiques du premier trimestre de 2019, un total de 90 880 donneurs de sang ont été recensés contre 40.869 donneurs pour la même période de l’année écoulée, ce qui laisse présager de bonnes perspectives d’ici la fin de l’année.

A l’échelle nationale, le nombre de dons collectés chaque année ne permet pas de répondre à l’augmentation de la demande, d’autant plus que la corrélation entre la consommation en produits sanguins et le nombre de dons du sang demeure toujours déséquilibrée, a constaté le directeur du CNTSH. Ainsi, au cours des 4 dernières années, la consommation en produits sanguins a enregistré un taux d’augmentation annuel de 28%.

M. Benajiba a également fait observer que la promotion du don du sang reste « une affaire de société » nécessitant l’engagement de tout un chacun, citant à ce titre l’exemple de la région de l’Oriental qui a atteint 100% de dons volontaires en 2 ans.

Le don de sang est le premier maillon dans le processus de transfusion sanguine, a-t-il encore expliqué, soulignant l’importance dans la prise en charge des personnes souffrant de pathologies graves comme le cancer dont la consommation se chiffre à elle seule à 30% de la production des Produits sanguins labiles (PSL). Le sang est également précieux quand il est question de traiter en urgence les hémopathies chroniques, les hémorragies de délivrance et les accidents de la voie publique, chose dont « tout le monde peut être victime », a-t-il relevé.

Répondant à une question sur l’état du don de sang au niveau mondial, le responsable a indiqué qu’à l’échelle internationale, le don du sang reste caractérisé par une situation prépondérante en faveur d’un don dit « de compensation », c’est-à-dire un don réalisé par la famille du malade, alors que seuls 40 pays ont mis en place un système basé exclusivement sur le don de sang volontaire.