Entre adaptation des tarifs et gestion rigoureuse des coûts, les transporteurs doivent faire face à une nouvelle hausse du prix des carburants. En effet, les distributeurs viennent de procéder à une nouvelle hausse dans la nuit du mercredi 2 août.

Ainsi, le prix du litre de gasoil augmente de 27 centimes pour atteindre 11,80 DH, tandis que le prix du litre d’essence prend 49 centimes, à près de 14,50 DH. Une nouvelle hausse qui risque d’en irriter plus d’un.

«Nous sommes très sensibles à l’augmentation du prix des carburants», nous déclare un opérateur. «Il faut savoir qu’auparavant, le coût de revient pour un autocar de 48 places était d’environ 3 DH/km, alors qu’aujourd’hui il atteint presque 5 DH. Cela représente notre plus grande charge variable, et nous la suivons de près. Toutefois, nous avons du mal à comprendre la relation entre le prix du carburant à la pompe au Maroc et le prix du baril, ainsi que les raisons de ce décalage», réagit Kamil Cherif-Alami, directeur général d’Atlas Rider, acteur important du transport touristique.

Du côté des loueurs de voitures sans chauffeur, quand bien même le carburant est à la charge du client, ils suivent de près l’évolution de son prix, car comme nous le souligne Tarik Dbilij, président de la FLASCAM, «plus le prix du carburant à la pompe augmente, plus la demande de voitures sans chauffeur baisse».

En parlant de subvention, il convient de noter que les subventions ont été arrêtées, en avril 2023, pour plusieurs transporteurs professionnels, car à un moment donné, les prix du carburant à la pompe ont cessé de monter et ont même plutôt commencé à baisser. Les transporteurs que nous avons pu contacter sont donc dans l’incertitude quant à leur poursuite pour compenser toute hausse des prix du carburant pour les mois à venir. Il n’y a donc aucune garantie que cela continuera.

Selon un opérateur de transport, ces subventions, mises en place après la Covid-19, ont aidé à couvrir environ 25% de ses coûts de transport. Rappelons que le système de subvention est basé sur une plateforme en ligne qui permet aux transporteurs de renseigner leurs véhicules agréés et de recevoir une indemnité mensuelle fixe par type de véhicule.

Le fait qu’aucune information officielle ne soit communiquée quant au maintien de ce dispositif plonge un certain nombre d’opérateurs dans l’incertitude. Ce qui peut constituer un défi pour plusieurs transporteurs, car elle rend difficile la planification et la gestion financière à long terme.

Il est important de noter que les subventions pour le transport ne sont pas un phénomène unique au Maroc et sont souvent utilisées dans d’autres pays pour atténuer les effets des fluctuations des prix du carburant sur les coûts de transport. Cependant, la question de savoir si elle devraient être maintenues est un débat complexe.

Selon les opérateurs interrogés, la plupart des entreprises ont inclu une clause dans leurs contrats avec les clients, leur permettant d’ajuster le prix du carburant en cas d’augmentation. Cette mesure leur permet de répercuter la hausse des coûts sur les tarifs, généralement à hauteur d’un pourcentage prédéfini. Ainsi, les entreprises peuvent suivre l’évolution des prix du carburant chaque mois et ajuster leurs tarifs immédiatement en cas d’augmentation.

Modeste Kouamé