La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a adressé un message aux participants de l’édition 2023 de la conférence de l’ASFIM (Association des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement Marocains), qui s’est ouverte ce mardi à Casablanca sous le thème « la gestion d’actifs, vecteur de mobilisation de l’épargne pour un meilleur développement en Afrique ».

« L’industrie marocaine des OPCVM connaît, depuis son lancement en 1995, un essor considérable et joue aujourd’hui un rôle significatif dans le développement du marché financier marocain. Elle compte actuellement 573 OPCVM en activité gérés par une vingtaine de société de gestion avec un actif net qui s’élève à près de 55 milliards de dollars », a précisé la responsable gouvernementale, précisant qu’à fin 2022, les OPCVM détenaient 34% de l’encours des Bons du Trésor et 60% de l’encours de la dette privée.

« En contribuant au financement des besoins du Trésor, elles participent au financement des politiques publiques sociales et sectorielles en plus des besoins des agents économiques favorisant la canalisation de l’épargne vers l’investissement », a-t-elle fait savoir.

Nadia Fettah a ensuite passé en revue les réformes structurelles ayant touché le marché des capitaux, et ce dans le cadre d’une stratégie de développement intégrée, préparée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes du marché.

Et de souligner que parmi ces réformes figure le renforcement de la stabilité financière avec notamment l’octroi de pouvoirs et de moyens d’intervention et de coordination accrus aux autorités de supervision, l’approfondissement du marché des capitaux et la diversification des instruments de financement offerts aux émetteurs et aux investisseurs.

Ces réformes visent également à renforcer le positionnement régional et continental du marché des capitaux à travers la création de Casablanca Finance City (CFC) comme place financière à portée continentale, a-t-elle poursuivi.

Évoquant le projet de loi sur les OPCVM, Nadia Fettah a affirmé que ce nouveau projet de refonte permettra de hisser le dispositif juridique régissant cette industrie aux meilleurs standards internationaux, conformément aux principes de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs et ce, à travers une série de dispositions qui permettront dans la continuité du cadre actuel de renforcer la protection des porteurs de titres, de mieux encadrer l’exercice de l’activité de gestion d’OPCVM et de renforcer les moyens d’intervention de l’AMMC en matière de contrôle.

Les grandes nouveautés de la refonte du cadre juridique relatif à la gestion des actifs concerneront ainsi l’opérationnalisation de la cotation des OPCVM à la bourse des valeurs de Casablanca et la revue des critères de classification des OPCVM, ce qui rendra possible l’adoption de règles de fonctionnement allégées pour les OPCVM réservés aux investisseurs qualifiés et la mise en place d’OPCVM participatifs pour étoffer l’offre et drainer plus de capitaux, a expliqué la responsable gouvernementale.

« Cette refonte va certainement ouvrir des relais de croissance de cette industrie. Il revient aux acteurs de la gestion d’actifs de tirer profit des nouvelles opportunités que celle-ci offrira », a ajouté la ministre.

Elle a, dans ce sens, mis en avant les considérations à prendre en compte pour améliorer le marché des capitaux, dont notamment le renforcement des actions d’éducation financière sur le fonctionnement du marché, l’adaptation à la digitalisation, l’élaboration de dispositifs de surveillance de gestion des actifs, et l’étude du positionnement des acteurs africain afin de faciliter leur adaptation aux nouveaux défis et changements.