La propagation des fake news est en train de connaitre une évolution alarmante au sein du royaume. C’est le constat établi par le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) dans son avis « les fake news, de la désinformation à l’accès à une information avérée et disponible ».

Le document de 26 pages a été présenté ce mercredi à Rabat au siège du CESE. Celui-ci pointe les principaux facteurs derrière la propagation des fausses informations, chose qui est résumée en 3 points essentiels, à savoir le manque de diffusion de données officielles à jour auprès de certaines administrations et entités du royaume, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles pour limiter l’impact de la propagation desdites informations, ainsi que le manque de plateformes de vérification des faits.

Le CESE indique dans son rapport que l’objectif ultime est de trouver des solutions qui puissent, à terme, limiter l’impact négatif de la propagation des fake news auprès de la population et de garantir un accès à une information véridique. 4 points essentiels ont été identifiés, afin d’atteindre cet objectif, à savoir :

  • Assurer l’effectivité du droit d’accès à l’information publique, à travers la diffusion de documents officiels publics via les plateformes concernées ;
  • S’assurer de la véracité des informations via une plateforme publique de vérification d’informations, la subvention des sites du genre, en créant un label dédié et en encourageant les initiatives de lutte contre les fake news ;
  • Le renforcement des capacités des usages et professionnels à mieux détecter et lutter contre la diffusion des informations erronées, et ce, via des alertes des entités officielles (département de la communication, HACA, etc.), la mise en place de programmes d’éducation en ce sens et en sensibilisant les créateurs de contenu à caractère informatif ;
  • En encourageant la recherche scientifique et l’échange d’expériences avec l’étranger, et ce, au niveau des universités, le développement d’outils de détection et de lutte contre les fake news et en suivant les tendances mondiales en la matière.

De 2019 à fin août 2022, un total de 226 dossiers, concernant des affaires de fake news, ont été traités au sein du royaume. Dans les détails, 175 dossiers ont porté sur une atteinte à l’ordre public ou suscitation de la frayeur parmi la population, 42 pour incitation directe à la haine ou à la discrimination et 9 ayant un impact sur la discipline ou le moral des armées.

Le CESE indique que 43 % de la population contribue à la propagation d’informations non vérifiées sans en être consciente (8 % le fait en étant pleinement consciente de l’impact). 55 % des participants au sondage vérifient toujours les informations avant de les transférer. 43 % d’entre eux vérifient parfois les informations avant de les transférer. Seuls 3 % ne vérifient jamais les informations avant de les transférer.

Parallèlement, 27 % des répondants considèrent que les informations officielles et vérifiées sont disponibles sur internet. Tandis que 37 % des répondants considèrent qu’il est difficile de trouver des informations officielles et avérées. Pour 33 % des répondants, ces informations sont incomplètes et non à jour. Les informations officielles et vérifiées ne sont pas du tout disponibles pour 4 % des répondants.